"J'ai la mémoire qui flanche, je ne sais pas comment..."
Il est commun de souligner combien il est facile d'avoir la mémoire
courte. Pour illustrer cette affirmation, considérons les exemples
suivants qui se rattachent à la politique ou au domine industriel.
a)
Les années Mitterrand restent fortement teintées positivement dans
l'imaginaire des gens de gauche. Pourtant une analyse sérieuse de ce
qu'elles ont effectivement amené à la gauche française devrait être
faite : Jospin n'avait-il pas lui-même revendiqué le droit d'inventaire
... droit auquel il n'a donné aucune suite.
b) La débacle du 21
avril 2002 aurait dû entrainer le Parti Socialiste à une profonde
révision doctrinale. C'était l'occasion de choisir entre l'héritage
marxiste et la conversion à la sociale démocratie, ce dernier choix
étant d'ailleurs celui de tous les PS européens. Hélas, les poisons
combinés du vertige des discours de "gauche" à la Guy Mollet et du
pragmatisme machiavélique à la Mitterrand, font encore ravage ;
archétype de ce comportement : L. Fabius. Comment s'étonner de
certaines difficultés éprouvées par la candidate du PS ?
c) Mais la
gauche n'a pas l'apanage de la mémoire courte : le Front National
prétend s'adresser aux français issus de l'émigration mais qui peut
oublier ses déclarations nationalistes et xénophobes. N. Sarkozy a
fait un discours brillant , voire séduisant lors de son investiture
par l'UMP mais comment faire le lien avec ses déclarations fracassantes
antérieures ? Lui même voit la difficulté puisqu'il dit "j'ai changé".
Pas facile de le croire si l'on n'a pas la mémoire courte.
d) Dans un autre domaine, les difficultés d'Airbus sont maintenant présentées comme la conséquence de la concurrence, du cours du dollar, d'une rationnalité industrielle insuffisante... Mais il n'y a pas si longtemps, de grands patrons de la maison partaient avec un beau pactole (parachute -sic- en or !), les retards pour la livraison du A 380 ont bien une origine, avec des responsables qu'il faudrait identifier. Non : oublions tout ça et faisons porter le chapeau aux 10 000 emplois qui doivent disparaitre.